Nouvelle présentation des devis funéraires : un mois après, plus de clarté ou plus de flou ?
Mais au 1er août, que constate-t-on concrètement sur le terrain ? Que disent les familles ? Que vivent les professionnels ? Que comprend-on… et que reste-t-il à éclaircir ?
Obligatoire pour qui ? Obligatoire pourquoi ?
Prenons un exemple : le corbillard.
Cette liberté peut semer le doute : “Pourquoi ce n’est pas obligatoire ? Peut-on vraiment s’en passer ? puis je prendre le corbillard de votre confrère, il est plus joli ?”
Pour certains, cela ouvre une porte à des alternatives plus personnalisées : corbillard limousine, camion funéraire, voire side-car funéraire, comme l’a fabriqué l’entreprise RIVAUD.
Même ligne, doubles lectures : le cas des démarches funéraires
Dans certaines entreprises, elle couvre uniquement la déclaration de décès en mairie. Dans d’autres, elle inclut un accompagnement complet : résiliation des contrats du défunt, contact avec le notaire, recherche de bénéficiaires, aide à la succession, etc.
Sur un devis, rien ne précise la profondeur du service. Et face à deux devis aux montants très différents, une famille pourrait croire qu’on lui facture des frais inutiles… ou sous-estimer la valeur réelle du travail fourni.
Thanatopraxie : un devis, deux versions ?
Les soins de présentation (toilettage, soins de conservation/thanatopraxie) font partie des prestations non réglementairement obligatoires (facultatives).Mais s’ils figurent sur le devis, le numéro d’habilitation préfectorale du thanatopracteur (et, le cas échéant, son diplôme requis) doit être mentionné. S’ils ne figurent pas, cette mention doit disparaître.
En pratique, cela impose de préparer deux modèles de devis différents selon la présence ou non de soins. Un casse-tête technique pour certains logiciels… et un terrain glissant en cas de litige. Un mauvais payeur pourrait, par exemple, contester la facture pour vice de forme si le numéro ne correspond pas exactement aux prestations réalisées.
TVA à 20 % ou 10 % : qui assume la différence ?
Depuis juillet, le transport avant mise en bière est désormais fragmenté en plusieurs postes dans le devis :
- mise à disposition du véhicule habilité
- forfait transport et kilomètres longue distance
- mise à disposition de personnel
Seules les prestations directement liées au transport du corps bénéficient encore du taux réduit de TVA à 10 %. Les autres, comme la mise à disposition de personnel, sont soumises au taux normal de 20 %.
→ Objectif officiel : mieux encadrer les prestations et leur facturation. Mais sur le terrain, la question reste entière : qui absorbe la hausse sur la partie à 20 % ? Certaines entreprises choisissent de l’absorber. D’autres la répercutent. Et sans explication orale, le devis peut vite sembler opaque.
Et au fond, pourquoi cette réforme ?
Une réforme saluée par l’ensemble des acteurs du secteur, mais qui, selon certains professionnels, serait née d’une volonté de l’État d’encadrer les prix en facilitant la comparaison entre devis.
Ce qui est certain, c’est que les grands réseaux ont su anticiper la réforme :
mise à jour des logiciels
devis retravaillés
discours harmonisés
Les indépendants, eux, s’adaptent : travail manuel, zone d’incertitude, voire refus d’appliquer la réforme, jugeant le modèle non abouti.
📌 Et si on se mettait à la place des familles ?
Face à un tel devis, une famille pourrait se demander :
"Dois-je vraiment prendre ce qui n’est pas obligatoire ?"
"Est-ce que je vais manquer de respect à mon proche si je ne coche pas cette case ?"
"Pourquoi telle ligne est plus chère ici que là-bas, alors qu’elle porte le même nom ?"
Un devis funéraire, même détaillé, n’est pas toujours lisible émotionnellement. Et sans accompagnement, la confusion peut rapidement s’installer.
En résumé
L’intention est claire : mieux informer les familles → Mais le résultat dépendra de la pédagogie des professionnels, pas seulement de la maquette du devis.
Souhaitons que les évolutions à venir associent davantage les acteurs du terrain. Car dans le funéraire, la transparence n’est jamais un obstacle… à condition qu’elle soit intelligible.